Du hameau de Bellecoste au Mas Camargues ( Hors GR 72 )
Alt : 1349 m
Mère d'Aygue ( ruisseau )
Le Mas Camargues se dessine au détour du chemin
Le Mas Camargues
Le nom de ""Camargue "" étonne sur ces hautes terres
Est'il lié à la transhumance qui depuis toujours attire les troupeaux des plaines du Languedoc ?
Ou s'agit'il d'une référence plus précise aux sièges camarguais des Hospitaliers de St -Jean de Jérusalem , puis à l'ordre de Malte ?
Dès le Moyen Age , cet ordre religieux et militaire a en effet reçu en donation de nombreuses terres sur le Mont Lozère
Quelles que soient ses origines , Mas Camargues , constitue un domaine agricole de plus de 100 hectares , très prospère au XVIIe s et qui le reste jusqu'à la veille de la Grande guerre
Faisant une itinérance en solo et autonomie complète sur les chemins du Mont Lozère , je n'ai pas fait le sentier du Mas Camargues donc pas de clichés :
du croisement d'eaux ( le béal qui rejoint les moulins doit traverser l'un des affluents du Tarn )
Ni du bois de Camargues , ni la prise d'eau sur le Tarn , gourg sur le Tarn ou tourbière sur la rive du Tarn, le jardin étant quant à lui difficile à trouver
Par contre j'ai pris des clichés :
Du bâtiment principal
Le moulin
La machine hydraulique
Le cimetière de famille
La grange
La sue à cochon
Architecture de granite ( roche en équilibre )
Cliché ci-dessus :Le bâtiment principal , à gauche l'immense grange et à droite la sue à cochons
Des bâtiments qui en imposent
Le bâtiment principal surprend par ses dimensions et sa façade en pierres de granite soigneusement taillées , surmontée d"une corniche galbée
On trouve mention du prospère domaine de Mas Camargues dès le XVe s
Cependant , la configuration actuelle des bâtiments date de la fin du XIXe s , comme l'indique la date gravée sur un linteau
En parcourant les hameaux environnants on se rend compte que cet habitat , n'est pas commun sur le Mt Lozère
Ici , les propriétaires ont voulu fièrement marquer le paysage comme personne n'avait jamais osé le faire
A gauche grand bâtiment devant celui-ci la sue à cochon à droite le premier moulin
A droite la grange et vue sur le paysage du Mont Lozère
A gauche la sue à cochon en face la grange à droite le grand bâtiment
Sue à cochon surmontée de pierre de foudre
Sa toiture
Détail toiture
Pierre de foudre
Intérieur de la sue à cochon
A gauche l"une des entrées du grand bâtiment à droite le moulin
Entrée moulin
Sur le coté du moulin , le béal qui alimente et traverse le moulin
Béal qui alimente le moulin
Intérieur du moulin
Il s'agit d'un moulin hydraulique destiné à la mouture des céréales , essentiellement du seigle
Comme la grande majorité des moulins du Mt Lozère , il possédait une roue horizontale , simple à mettre en oeuvre avec peu de hauteur d'eau
Mentionné dès le XVIIe s , il rendit ses derniers services durant la Seconde Guerre mondiale
Moulin ( qui abrite la machine hydraulique ) et béal
Vue extérieure du bâtiment qui abritait la machine hydraulique moderne
Ce bâtiment , est assez semblable au moulin précédent , mais il avait une fonction toute différente qui témoigne de l'avance technologique de Mas Camargues à la fin du XIXes
Une alimentation en eau " par-dessus " entraîne une roue verticale à aubes , offrant plus de puissance que le moulin précédent
Le bâtiment abrite seulement " le moteur " : l'utilisation de l'énergie produite se faisait à l'extérieur
Imaginez une longue courroie transmettant son énergie à une batteuse , placée sur le sol dallé de l'aire de battage pour séparer les grains des épis
Béal
A gauche le bâtiment abritant la machine hydraulique à droite le grand bâtiment de Mas Camargues au centre aire de battage
Entrée de ce bâtiment qui abrite cette machine hydraulique
Vue ( depuis la gourgue et le béal non photographiés ) : à gauche le moulin , au centre le grand bâtiment au premier plan le bâtiment abritant la machine hydraulique
Derrière l'immense grange le cimetière de famille
Dans une petite parcelle enclose d'un muret de pierres sèches se trouve la pierre tombale d'une fillette décédée en 1905
Cette simple dalle de granite nous rappelle la tradition protestante
Conséquence de la Révocation de l'édit de Nantes en 1685 , cette pratique de sépulture privée s'est généralisée lorsque le cimetière du village fut réservé aux seuls catholiques
Aujourd'hui encore , certains protestants font le choix d'être inhumés dans leur jardin ou leur champs
La grange coté chemin
Paysage au Mas Camargues
Jouxtant Mas Camargues un troupeau de vaches
Pierres faisant office de pont sur le béal qui alimente les deux moulins plus bas
Ci-dessus un superbe chaos en équilibre ....
Vous apercevez ici et dans les paysages alentours des entassements de blocs et de boules de granite , jouant les équilibristes , on parle de " chaos " , ce sont des formations géologiques issues d'un long processus de fracturation et d'érosion du granite dû au vent ; au gel et aux précipitations
Ces chaos ont souvent fourni une matière première disponible pour la construction des maisons , sans nécessité d'ouvrir des carrières en profondeur
Les paysans du Mt Lozère utilisaient ce matériau avec une grande maîtrise technique évoquée par J-Pierre Chabrol dans son ouvrage " Le Crève Cévennes "
Nous allons en faire le tour ;)
Mas Camargues et chaos
Mas Camargues vu du chaos
Le Pont de Camargues ( sur le chemin qui conduite au hameau de l'Hôpital )
La pureté de ligne de la voûte unique et le tablier étroit sont deux éléments importants pour offrir le moins de prise possible à l'eau du Tarn en cas de crue
Ce modèle de construction lui a valu d'être désigné localement comme " pont romain "
Pourtant , son édification , ne remonte pas avant 1850
Un véritable miracle aurait été nécessaire pour que le pont que nous admirons aujourd'hui ait pu ainsi défier le temps et résister aux crues du Tarn
Cet été 2019 était un été d"intense sécheresse
Depuis la piste : le Mas Camargues
Prochain billet : le hameau de l'Hôpital et le Pont du Tarn
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