L'Abbaye de St Roman de l'Aiguille , commune de Beaucaire dans le Gard
Abbaye creusée au V e siècle dans le calcaire , c'est la seule abbaye troglodytique d'Europe Occidentale
Ci-dessous diaporama
Dernières collines de la basse vallée du Rhône sur la rive droite du fleuve , le massif de l'Aiguille a été occupé dès la prhistoire par des tribus de chasseurs qui utilisaient les nombreuses grottes que l'on trouve dans les massifs calcaires
Vers la fin du Veme siècle , des ermites , peut-être disciples de St Roman ( fondateur de monastères dans le Jura , mort en 460 ) s'installent sur ce rocher et deviennent de plus en plus nombreux au fil du temps
Au VIIe ou VIIIe siècle , cette communauté qui vivait un style de vie monastique oriental dans la lignée des Pères du Désert d'Egypte , adopte la Règle de St Benoît et devient abbaye bénédictine
Les moines agrandissent alors les cavités naturelles pour y installer chapelle et cellules
Passée au XIe siècle sous la tutelle de la puissante abbaye de Psalmody , située près d'Aigues-Mortes , St Roman demeure un prieuré , but d'importants pélerinages sur des reliques attribuées à St Roman et St Trophime
Du fait de son ancienneté et de son prestige , des privilèges honorifiques témoigneront de la grande estime dont jouissait ce haut lieu malgré cette perte d'indépendance
Au XIV e siècle , l'abbaye est fortifiée puis un studium , est installé par le pape d'Avignon Urbain V pour y dispenser une instruction à des jeunes gens pauvres ou riches doués pour les études
En 1538 , Psalmody , se sécularise en collège de chanoines installés dans Aigues-Mortes
Les moines quittent St Roman qui est vendue à un particulier
Celui-ci remplace , certaines constructions monastiques de la terrasse par un petit château ( fin 18 e siècle )
Transmis dans plusieurs familles de la région , il finit par être démantelé par un de ses derniers propriétaires qui en vend les pierres de taille
Le site reste longtemps à l'abandon
La société d'Histoire et d'Archéologie de Beaucaire entreprend des fouilles et des déblaiements à partir des années 60
La commune de Beaucaire devenue propriétaire en 1988 obtient le classement Monument Historique en 1991 , ce qui permettra d'entamer des travaux de consolidation et de mise en sécurité , prélude à une " future " restauration
La plus radicale transformation fut réalisée par la taille de la pente naturelle de la colline , le creusement d'un grand fossé l'entourant et l'ajout de fortifications
Les moines ont réalisé cette protection au moment de la guerre de Cent Ans
A cette époque , ils avaient des constructions sur la terrasse et n'occupaient plus toutes la partie troglodytique
Un peu avant les guerres de Religion , le seigneur laÏc remplace les bâtiments monastiques par un petit château aujourd'hui disparu
Abbaye St Roman photographiée depuis l'Ermitage de l'Aiguille
Zoom
Au pied du rocher de l'abbaye
La grande salle
Autrefois dotée de trois niveaux , le plus bas avec des voûtes d'arêtes , le second une voûte en plein cintre , le dernier dont le plafond est le rocher , cette salle est entièrement taillée dans le calcaire
La pièce du bas a sans doute servi d'écurie au XIVe s à l'époque du studium
La Grande salle vue du dessus
Le pressoir à vin médiéval
Le bâti du pressoir à vin
Ce pressoir banal servait aux paysans qui dépendaient de l'abbaye et cultivaient des terrasses et des champs aux alentours
On devait probablement trouver un four à pain , une meule sur la terrasse laisse supposer la présence d'un moulin
La chapelle
Aménagée dans une grotte peu à peu agrandie , la chapelle fût exploitée en carrière au XIX e siècle
Le travail des carriers , visible , aux paliers de découpe a rabaissé le sol de la chapelle d'un bon mètre cinquante sur les deux tiers de sa longueur et ouvert un puits de lumière à gauche de la nef , faisant perdre à l'antique chapelle son aspect bas et sombre
Les points d'accrochages de multiples lampes à huile sont encore visible au plafond ( cliché diapo )
Le siège abbatial , à droite au fond du choeur élément unique du XIIe siècle est un des attraits majeurs de la chapelle , il est flanqué ( cliché ci-dessous ) de celui plus simple du Prieur
A l'image de la chapelle , les sièges étaient sans doute peints et dotés d'accessoires qui ont disparus
Ci-dessus un tombeau à reliques
Selon la tradition le tombeau renfermait un fragment de la main droite de St Roman ainsi qu'un fragment du pied droit de St Trophime
Une encoche sur le coté du tombeau alors fermé , permettait de toucher en signe de dévotion le reliquaire qui les refermait
Les pélerins affluaient au cours du Moyen Age pour vénérer les reliques de St Roman et St Trophime
Dans l'absidiole de la chapelle latérale on peut admirer un chapiteau roman , d(un cloître aujourd'hui disparu , qui était situé sur la terrasse supérieure et installé au dessus de la nécropole préexistante
Sur ce clichés on peut voir quatre tombes en enfeux et une lanterne des morts ( de petites lampes à huile occupaient les petites niches
Zoom
Absidioles , arches et voûte sont de style roman ( XIe-XIIIe) , la chapelle ayant du être agrandie à cette époque
Le rocher a également été renforcé à la croisée du transept par une voûte sur croisée d'ogivesreposant sur des piliers massifs
Cellule
La partie sud du rocher abrite ( quelques) cellules , chambres de moines , qui ont échappé à la fortification du sommet
Transformées en silos à grain postérieurement , certaines sont situées en façade du rocher ( cliché diapo ) et ne sont plus accessibles que par des échelles
Une inscription latine au-dessus de l'ouverture de l'une d'elles témoigne de l'occupation par un moine du nom de Vitalis dont la réputation dut être grande " Vitalis vécut dans cette humble cellule "
Escalier taillé dans le rocher passage entre cellules et les tombes rupestres de la terrasse et du cloître lorsque ce dernier existait
Tombes rupestres
St Roman , fut également une importante nécropole où étaient ensevelis aussi bien les moines que les paysans vivant sur le territoire de l'abbaye " ou peut-être encore des habitants de la région qui faisaient un don à l'abbaye
152 tombes taillées dans le calcaire sont encore visibles
De nombreuses tombes ont été détruites par la retaille du rocher au XIVe s, par un propriétaire désireux de créer un jardin romantique au milieu des ruines , la présence de grands pins est le résultat de cet aménagement
certaines subsistent en contrebas du rocher sous les remblais
Une citerne de 143 m3 se trouve sous la terrasse elle date du XIVe s
Un réseau de rigoles et de tuyaux récupérait autrefois les eaux de pluie recueillies sur les toitures vers un bassin de décantation installé au milieu des tombes
Cette citerne et d'autres étaient la seule source d'eau pour les différents bâtiments et occupants successifs
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